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Les revenus du numérique dépassent ceux du physique en France

Selon le baromètre semestriel du SNEP, les revenus issus de la musique dématérialisée ont dépassé ceux des supports physiques pour la première fois en France.

par yanhl, le 27 juillet 2017 à 15h19

Le SNEP (Syndicat National de l’Édition Phonographique) a publié son premier rapport semestriel pour 2017. Celui-ci fait apparaître un franchissement d’étape, puisque pour la première fois, les revenus de la musique enregistrée issus du numérique dépassent ceux des ventes physiques. Deux évolutions provoquent ce phénomène : la baisse sensible des ventes de CD, et l’explosion du streaming.

Dans son ensemble, le marché de la musique accuse un léger recul (-2,3 %), que le SNEP explique par un premier semestre 2016 particulièrement bon, tiré par les succès du top 10 des albums. Au premier trimestre 2016, l’album le plus vendu (Renaud) totalisait 602.000 équivalents-ventes, alors qu’au premier trimestre 2017, l’album des Enfoirés qui occupe la même position totalise un nombre d’équivalents-ventes plus de deux fois moindres (260.000).

Par rapport à la même période de 2016, le marché physique accuse un recul important de 18,2 %. Cette baisse aussi importante s’expliquer par une chute importante des ventes de CD. À l’inverse, les ventes de vinyles continuent d’augmentent (+71 %), poursuivant une tendance amorcée depuis plusieurs années. Le précédent rapport du SNEP faisant le bilan de l’année 2016 indiquait que le nombre de vinyles vendus sur l’année atteignait les 1,7 million d’unités, en progression de +72 % par rapport à l’année 2015. Cette tendance n’est pas spécifique à l’hexagone, puisqu’il s’est vendu 3,2 millions de vinyles (+53 %) au Royaume-Uni en 2016, un record depuis 25 ans.

La baisse du physique n’est cependant pas le seul facteur expliquant l’inversion du rapport de force entre physique et dématérialisé, puisque les revenus du numérique progressent de 16 % à 104,35 millions d’euros, dépassant même d’un cheveu ceux du physique au premier trimestre 2016 (104 millions d’euros). Le détail des revenus du numérique fait ressortir un grand gagnant : le streaming dont les revenus progressent de 27,3 %. Dans le même temps, ceux issus des téléchargements chutent de 20,5 %. La chute est encore plus importante pour ceux issus des partenariats avec les opérateurs télécom (-21,3 %). À lui seul, le streaming génère désormais plus de revenus que les ventes physiques (46,3 % contre 44,9 %).

L’augmentation des revenus du streaming est tirée davantage par le streaming financé par la publicité (+30 %) que par les abonnements payants (+26,7 %), et davantage par le streaming vidéo (+31,8 %) que par le streaming audio (+28,4 %). C’est toutefois les abonnements aux services de streaming qui représentent l’essentiel des revenus : avec 71,24 millions d’euros sur un marché de 87,54 millions d’euros, les abonnements représentent plus de 80 % des revenus. Rien d’étonnant, puisque le dernier rapport financier de Spotify indiquait que 90 % de son chiffre d’affaires provenait de ses 38 % d’utilisateurs payants.

 

Des bons chiffres qui cachent des difficultés

On aurait cependant tort de croire que tout va pour le mieux dans le monde du streaming. Le leader du marché, Spotify, n’est toujours pas rentable et accusait 581 millions de dollars de pertes pour 3 milliards de revenus dans son rapport de juin 2017.

Deezer est également en déficit, malgré un chiffre d’affaires de 192 millions d’euros en 2015 provenant en bonne partie de sa part de marché importante (entre 40 et 50 %) en France, cinquième marché le plus important de la musique enregistrée. Pour se financer, Dezer envisageait une introduction en bourse, mais s’est ravisé l’année dernière, invoquant des conditions défavorables après la chute du cours de l’action de Pandora provoquée par le succès d’Apple Music. Deezer a procédé à une levée de fonds de 100 millions d’euros début 2016, qui a provoqué un changement de propriétaire après validation par l’Autorité de la concurrence. L’actionnaire principal de Deezer est désormais Access Industries, une société américaine qui détient déjà Warner Music.

Soundcloud est aussi dans la tourmente : malgré le licenciement de 40 % de ses effectifs, l’entreprise aurait moins de trois mois de trésorerie devant elle et des rumeurs de banqueroute prochaine fleurissent. Spotify était un moment pressenti comme sauveur potentiel, mais les rumeurs se sont éteintes, et Soundcloud semble maintenant seul face à son destin.

Enfin, le service de straming Tidal lancé en grande pompe en 2014 par ses célèbres propriétaires (Jay-Z, Beyoncé, Rihanna, Kanye West, Nicki Minaj, Daft Punk, Jack White...), serait lui aussi dans une situation très délicate. Non seulement la société n’est pas rentable, mais elle aurait accumulé des retards de paiement auprès d’une centaine de labels pour un total de 438 000 dollars.

21 commentaires

lioncool le 01/08/2017

Le monde en 2015 : "les ayants droit touchent en moyenne 0,0001 euros par écoute gratuite (financée par la publicité) et entre 0,002 et 0,004 euros en flux payant, financé par les abonnements."
Le streaming par sa terriblement mauvaise répartition des droits d'auteur est simplement en train d'assassiner la musique des indépendants. Même les artistes signés qui ont peu de promotion se retrouvent avec des sommes ridicules comparées au nombre des écoutes.

Au passage, ce serait bien de corriger "la baise sensible des ventes de CD"... ça fait mauvais genre.
+9

yanhl le 02/08/2017

Ah oui... c'est corrigé :-)
0

yaks le 03/08/2017

Bah ça on s'en doutait depuis un bail
Plus personnes n'achettes de CD
Perso je n'achette des cd que aux petits groupes que je vois dans des ptites salles et qui font de l'autoproduction car je sais que ça vas vraiment dans leurs poches
Pour le reste et bien plus la musique est accessible à tous et en grand nombre moins les artistes en vivent (a part les tres tres riches "star")
+2

superkine le 04/08/2017

Rien d'étonnant que cette évolution. Tout est fait pour ça ! Seulement "38% d'utilisateurs payants apportent 90% du chiffre d'affaires"! Le reste des utilisateurs sont abonnés Deezer ou Spotify via leur abonnement mobile ou internet, grâce aux accords entre les grands groupes multimédia. Pour beaucoup d'utilisateurs du streaming, la musique est légalement gratuite (ou presque)...
0

D'Areyal le 07/08/2017

Oui, lioncool.
De +, difficile d'expliquer aux ¬avertis qu'iTunes est déjà pré-sélectionné, rendant pour partie l'accès difficile aux nouveaux venus qui ne sont pas média-tisés. L'important est de se regouper sur une plate-forme non-contrôlée. Cela urge. Cdt,
+1

downsideup le 20/08/2017

wow baisse encore des ventes physiques ET des ventes numériques, on y est: personne n'achète non-plus un album (même numérique) à un artiste. j'y croyais encore, que ça progressais même, l achat numérique. Je crois que le réflexe devient ultra établi qu'aucun argent ne va de la poche a l'artiste ( comme le ciné ou le livre) la musique ça "traine" en ligne. outch
0

downsideup le 20/08/2017

et regardez le minuscule chiffre ( rapporte kedal) du STREAMING VIDEO alors que Youtube est le 1er streamer de musique au monde, mais bizarrement il ne rapporte rien du tout. aucune redistribution de leur TRES très gros gateau.
+1

downsideup le 20/08/2017

1 million de vues sur YT à été calculé a 500$ de revenu pour le créateur, qui paie des impôts dessus : reste 350$
+3

paradies le 12/09/2017

Vous avez déjà tout résumé... un Pillage organisé entre les gros acteurs du NET et des télécoms...Ouvrons des restos avec menus gratuits et allons chercher les ingrédients au supermarché sans les payer...Les cuistos feront bien sur la cuisine pour la beauté du geste, puisque c'est une passion (manquerait plus qu'ils veulent être payer!!)
+4

Bruno3544 le 17/09/2017

OUI d'accord avec " paradies" en 2003/2004 , l'internet à l'époque profitait de la musique pour communiquer...et à cette époque je disais : poussez la porte de la boulangerie, prenez le pain et partez sans payer et même si vous ne fermez pas la porte on ne vous dira rien. Les musiciens me riaient au nez ! Mais ils étaient tous complices...avec l'espoir des poches vides, sauf pour certain... bien placés à la Sacem, la grande muette ! La Sacem/Sdrm me doit toujours de l'argent depuis 1992 et toutes les années suivantes: recommandés etc ...rien n'y fait. Contact avec les avocats, personne ne souhaite te défendre. SVP : Zikinf , un petit sujet sur la grande muette, je peux vous apporter de nombreux papiers...
Il faut être fou pour espérer vivre de la musique aujourd'hui.
+2

chriscyco77 le 23/09/2017

Personnellement je pense que c'est également du à l'explosion du nombre de groupes et du nombre d'albums. Je n'arrive plus suivre. J'ai aimé une multitude de groupes dans le Métal mais ils sortent des albums tous les ans ou les 2 ans parfois on sent que c'est fait à la va vite.
Mais est ce qu'ils ne vivent pas d'avantage mieux des lives, festivaux et merchandising ???
Est ce que c'est pas ça la tendance qui s'est inversée aussi pour compenser ?
Explosion des prix des billets.
Je me suis amusé par exemple à faire une étude évolution prix de Deep Purple de 1993 à 2017, que je suis à quasiment chaque tournée.
23 euros >>> 70 euros
+2

D'Areyal le 04/12/2017

Ne nous méprenons pas : le vinyle, hors exception, recouvre des fonds de caisse US sur tous les mêmes artistes post-funk des 80's... ou grands des 60's. Marché du disque sous influence, autant d'achats déportés de la création actuelle, pour le plaisir de 'faire une affaire', en 'avoir pour son argent'. Triste à dire mais une éducation du public devient aussi une clé du pb.
Sans représentants des créateurs, c'est la même industrie qui ratisse à chaque étage, hormis quelques exceptions et, bien sûr, les 'happy few' qui surnagent.
Ce n'est pas assez!, dît Saint Louis.
0

Yannis11 le 17/01/2018

Je suis et je resterai fidèle au cd! Avoir du streaming ce n'est rien avoir car on ne possède pas la musique, on la loue. Alors que quand j'achète un cd, j'en suis bel et bien propriétaire. Je trouve également que la mode du vinyle est ridicule, c'est pourquoi je me refuse à acheter des vinyles neufs. Je n'achète que des vinyles d'époque.
+4

Bruno008 le 10/05/2018

Le numérique à tué les artistes du disque !
+1

tvolver le 13/10/2018

Ca ne sert à rien de se plaindre, le streaming est maintenant entré dans les mœurs, l'objectif est que les gens s'abonnent, avec un abonnement le son est nettement supérieur, on peut sauvegarder les albums et écouter sans être connecté, ce sont des vrai + qu'il faut mettre en avant, on ne reviendra jamais en arrière.
+2

Ashtag le 29/12/2018

les stream mec
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kojkoje le 04/02/2019

physique ou numerique, les majors s'en mettent plein les fouilles pendant que les artistes, requalifiés en "createurs de contenus" crevent la dalle ou font des boulots alimentaires.
(jme plains pas, hein, je dénonce)
0

pierrecompose le 18/03/2019

spiritgo@free.fr: Bonjour à tous. Rien oblige à passer par une major qui ne vous réponde même pas si ce que vous faite les intéresse. il vaut mieux avoir une petite structure publicitaire et commercial. Avoir une machine à dupliquer les cd et une page YouTube... Puis ne pas s'enfermer dans un style musicale si les gens n'aimes pas. Mois j'aimerais bien m'amuser avec d'autre musicien et les gens aimes déjà ce que je fais.
0

benito1963 le 20/08/2019

la fin des artistes en France de part leur régime protégé qui ne les protège pas
le début du bénévolat peut être…..c 'est à dire prendre son pieds pour soi et ne plus attendre des spectateurs drogués des superwatt
un monde nouveau ou finalement on finira par préférer écouter jouer les gens qui auront un niveau supérieur dans la rue que de respirer l'odeur d'esselle nauséabonde des spectacles devenus parcs à animaux drogués de la musiques….et du reste
0

Pagounet le 12/10/2021

Bonjour,
Merci pour cet article clair et très intéressant (oui, même en le découvrant aujourd'hui)!
Un article sur la situation actuelle, sur 2020 ou 2019 (année non covidée) serait top!
0

surfing hondartza le 05/09/2022

nous ne savons plus où poser les pieds, ni tendre les oreilles, même plus aborder une critique constructive afin de peser pour organiser une réflexion chargée de nous diriger vers Une amelioration.? certainement pas et peut être que la dématérialisation de la musique qui l'emporte sur le physique résume bien notre monde contemporain mais la où ça ne changera jamais...Par ici le pognon...
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