Année d’achat : 2014
Prix d’achat : 1950 € neuf
Prix d’achat : 1950 € neuf
Caractéristiques
Ampli HI-Gain 100w, made in USA (5 produits par semaine !), conçu pour être un super Marshall. On a donc un ampli deux canaux, basé sur 4 12ax7 et 4 EL-34. On peut switcher la puissance en 50w, l'ampli by-passant les lampes de puissances (1 et 4). Le constructeur recommande à ce sujet de changer l'impédance (en 50w, 8ohm dans un baffle en 16). Côté commandes, le canal clair propose un gain, un volume, bass et treble. Le canal saturé et plus dense. Le canal saturé se dote d'une égalisation 3 bandes, des réglages de présence, gain, volume, solo et le gear qui propose 3 "modes" de voicing. La boucle d'effet peut être bypassée, et dispose également d'un switch +4/-10db, qui s'avère utile pour baisser le niveau de sortie lors d'un usage domestique.
Enfin, on a un switch 3 voies, permettant de changer de canal, d'enclencher l'OD1 ou l'OD2 et la fonction solo qui, comme sur un mesa, permet de disposer d'un volume supérieur pour les leads échevelés. Sur le modèle actuel, on dispose d'un switch 4 voies permettant aussi de changer de mode. Sur le papier, c'est parfait ! Cet ampli me rappelle énormément mon Marshall 2210. A l'usage, c'est assez intuitif. Contrairement à ce que pourrait laisser penser le nombre de potards, on est loin de l'avion de chasse et finalement l'ampli est très plug'n'play. C'est d'ailleurs pour cette raison aussi que je me suis fortement intéressé à la bête, avec la possibilité de réduire le pedal board.
Son
Bon. C'est maintenant qu'on se fâche… Si vous regardez cet avis, c'est que vous cherchez le son Marshall que vous ne trouvez pas chez… Marshall. Alors oui : cet ampli remplit ce contrat tacite, dès les premières notes, on se sent chez Marshall, mais sur un Marshall qu'on aurait jamais joué. Pas vintage, mais pas non plus moderne (pas JVM quoi). Imaginez un DSL100 ou une 2210, sans souffle, avec la dynamique d'un Marshall vintage et un grain plus lisse et doux, plus soyeux. En plus, cet ampli est du genre patator, avec une grosse puissance, une projection dans la lignée d'un plexi ou d'un Soldano.
Un point noir apparaît néanmoins, l'étrangeté de la répartition des potards pour l'égalisation. Cet ampli est très très bright, ce qui lui permet d'ailleurs d'aller taquiner plus facilement certaines sonorités typées plexi. Si en groupe, avec les 800 ou les plexi, ça peut être un atout dans le mix, ça l'est beaucoup moins pour des utilisations domestiques. Sauf qu'ici la section de puissance se montre particulièrement raide, et que les EL34 n'envoient pas les mids qui réchauffent quand on pousse le volume, même en splittant en 50w. Notez que ça reste moins criard qu'un 800 avec bright cap, mais quand même, les potards d'égalisation sont trop discrets et offrent trop peu de marge de manoeuvre. L'EQ dans la boucle ou le Torpedo me paraissent indispensable avec ce joujou. Le Treble n'agit que sur les aigus, pas sur les hauts-mediums. Mis à zéro, vous avez un son presque "normal". Le middle lui, agit sur la partie la plus haute des hauts mediums et sur les aigus ! En gros, je me suis retrouvé à faire un réglage type tel qu'on le fait avec un Soldano sans le baffle adapté : Basses à 8, Middle à 2 et Treble à 1…
Cette caractéristique se renforce encore plus sur les modèles récents…
Ce qui suit est un descriptif du modèle 2009 que j'ai eu, ne zappez pas le passage sur les modèles 2013 si vous restez intéressé par cet ampli.
- CLEAN / C'est pas le point fort de l'ampli. Pour quelques arpèges façon U2/Police, ça fera illusion, pas plus, mais pour le blues ou le jazz, je ne vais pas vous mentir, ça n'ira pas. Pas de corps, trop brillant, froid. Bon, je pense que ce n'est pas ce qui motive l'achat d'un Splawn. Mais là, on frise le canal "gadget", il ne donne vraiment pas envie de s'attarder.
- CANAL OD1/OD2/ Le canal dispose de 2 taux de saturations (OD1 et OD2) et de 3 modes ou voicing, appelés gear. Le gear 1 se veut une émulation de plexi à donf des années 80, le 2, un 800 hot rod, et le 3 un 800 super hotrodded. Plus on passe les vitesses ("gear"), plus on a de saturation, comme vous vous en doutez. Quel que soit le gear, l'OD1/OD2 donne bien le même son, boosté ou pas. Le grain du drive est rigoureusement le même, c'est vraiment le signal d'entrée qui est boosté (d'où un effet de compression, très légère, très agréable). C'est très naturel. Pédales de booster au placard ? Peut-être pas, mais pour les pédales de drive, elles deviennent hors-sujet en raison de ça :
=> GEAR 1 : Le moins saturé, il se démarque des deux autres par ce petit truc au niveau de l'attaque qui rappelle immanquablement le plexi de nos disques favoris, c'est "chunky". Attention, ce n'est pas le son plexi, mais une évocation de l'utilisation de plexi méchamment modifiés dans les années 80. Pour des sons vintage, ça ne fera pas illusion une seule seconde. Néanmoins, dès qu'on l'enclenche, on a une irrépressible envie de poser quelques riffs d'Angus Young ou de Blackmore. Sans être vraiment LE plexi, c'est très plaisant, réactif, dynamique, chantant, etc. Gain à fond, on a un overdrive un peu juste pour le lead (quoique), mais dès qu'on enclenche l'OD2, ça devient joufflu, le drive s'épaissi, le gain augmente de manière conséquente, on arrive là dans un usage "US" du plexi, à la Stevens, Lynch, Aldrich ou, bien entendu, EVH. Pour les sons plexi plus light question satu, ça manque trop de corps. Bref, malgré ce que promet le nom, oubliez les sonorités vintages. Bref, ce plexi est en fait un plexi sauce Jose Arredondo, auteur d'une fameuse mod associée au son EVH, et largement copiée par un paquet d'amplis de petites séries.
=> GEAR 2 : Le son devient plus gras, l'attaque typique des plexi s'estompe, on arrive bien dans la cour des 800. On garde la patte Marshall du son, ça devient un peu plus sage, malgré l'augmentation conséquente du gain. On garde la patte rock, mais on peut s'attaquer à plus lourd, le crémeux aidant. Le son est un peu moins bright. L'OD2, comme sur le gear 1, rajoute du drive, gonfle le son (les mediums), mais la différence est moins flagrante que sur le gear 1 (qui a presque l'air d'avoir deux canaux). L'effet est également celui qu'aurait un booster.
=> GEAR 3 : Idem que le gear 2, mais avec plus de gain. Pour moi, c'est la même chose. Ca intéressera les plus "métalliques" d'entre vous, mais le quick rod fait déjà bien son taf sans atteindre ces taux de distos là. Il n'est pas mauvais, il est vraiment équivalent au 2 avec plus de gain. On perd un peu de détail, de dynamique (fatal avec l'augmentation de la disto). Ce sera utile pour ceux qui pratique du métal.
Au final, le son est tellement bright que le gear 3, très connoté métal devient superflu, voire inadapté ou trop agressif. En tout cas, sur ce modèle pré-2013. Car depuis la modification du switching, permettant de changer les modes au pied, les différences de grain et de caractère s'estompent (sans doute pour minimiser les différences de volume lors du changement en live). L'ampli devenant, en plus, de plus en plus bright par rapport au modèle originel (déjà trop bright), on ne perçoit plus l'intérêt de ces options.
Alors le grain est potentiellement intéressant, mais absolument pas malléable. Cet ampli souffre du même syndrome qu'un bon nombre d'ampli actuels : il offre un son très typé, qu'on ne peut pas sculpté et qui estompe le caractère de votre instrument pour vous offrir là, devant vous, le même son que celui entendu sur un disque produit il y a 30 ans. En dehors du hard 80, oubliez le blues ou le metal. A mon sens, avec un ampli fait à la main, à l'unité, c'est plutôt moyen.
Avis général
On se dit tout de suite, en branchant ce Splawn : c'est ce qu'on attend de Marshall depuis des dizaines d'années ! On a bien le caractère Marshall, en plus sauvage. Cet ampli est comme un cheval fou, taillé pour le rock. Et puis, passé la découverte, on se rend compte qu'on a absolument aucune maîtrise du son de cet ampli, c'est lui qui décide pour vous, on ne peut le jouer que d'une seule manière. Comprenez-moi bien : un Soldano ou un JCM800 sera également très très typé, avec un son identifiable, et avec une maîtrise de quelques paramètres qui permettent de sculpter le son selon son style. Alors que ce Splawn ne propose rien d'autre que la grosse disto des années 80, et encore, celle de Lynch ou de Van Halen (de loin). Les autres sons sont inexploitables, que ce soit le crunch anémique ou le clean qui est de très loin le plus mauvais que j'ai entendu.Un Soldano Hot Rod brillera en clean, en crunch ou en très gros saturax, vous pourrez vous faire un son à la Gov't Mule (rock sudiste), à la Gary Moore ou à la Nuno Bettencourt (Extreme). Avec le Splawn, vous avez juste le son type du guitariste avec moule-burnes fushia des années 80. Pour les crunch AC/DC, ça y ressemblera de loin. Inutilisable en blues ou en metal. Ce qui déstabilise, c'est de s'offrir un ampli avec 3 canaux, 3 modes sonores, et de ce retrouver au final avec un ampli qui ne sait faire qu'une seule chose. Alors oui, selon les années, il le fait bien, mais avoir tous ces potards pour rien… Bref, le rapport qualité prix en neuf est limite scandaleux. Et vue les versions récentes, je pense sérieusement que Scott Splawn devient réellement sourd, les aigus devenant de plus en plus agressifs.
Si vous décidiez néanmoins d'acheter ce type d'ampli très "monotâche", je vous recommande dans ce cas de laisser tomber les modèles récents et le switch de gear réduit encore plus la palette de drive disponible, et dont le côté bright, ultra-creusé, et de viser les occasions de préférence. Les modèles anciens s'en tirent un peu mieux…
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