Lutherie / Caractéristiques / Finitions
Achetée à un magasin aux U.S.A car je l'avais croisée à Bass center à Paris et coup de foudre.
Couleur bleu roi, je n'aime pas trop alors j'ai décoré avec un sticker floral mat dessus et ça le fait.
Bon, c'est vrai qu'elle est à la fois classe car hyper sobre avec un détail des finitions qui fait intuitivement comprendre que c'est un haut de gamme, et à la fois un peu banale, anonyme, ce qui est son seul point faible si on peut dire.
So easy. Manche fin et droit, tout parait simple et tellement accessible.
Son hyper défini, profond, tonique ou en souplesse, sustain interminable.
Cette basse est une tuerie. Je l'adore. Elle fait son effet partout, à chaque fois, c'est un signe. Elle passe même en groupe bien touffu avec une 2e basse (grâce à son côté son hyper défini)
Lutherie / Caractéristiques / Finitions
La XL-4 était fabriquée aux USA (New Jersey) par le célèbre fabriquant d’amplis Hartke avec cônes en alu. La production a duré quelques années seulement, entre la fin des années 90 et le début des années 2000.
C’est une basse PJ active haut de gamme, pro, malgré son look hyper sobre. Elle était commercialisée dans les 2000 $. À ne pas confondre donc avec le même modèle en coréen (XK-4) équipé d’un accastillage moins cher (Gotoh vs Sperzel par exemple), d’une touche en bois (vs ébonol), et d’une gaine de manche ordinaire. A confondre encore moins bien sûr avec les Hartke XK et AK d’architecture classique et de facture cheap, qu’on trouve dans les pawnshops.
La personnalité de la XL-4 réside dans son manche alu, une poutre en double T, enveloppée à l’avant d’une touche en matériau de synthèse et à l’arrière, là où on fait glisser le pouce, d’une gaine en bois, enrobant cocon d’érable ondé et stylé.
Tout le reste, corps en peuplier, micros EMG, mécaniques Sperzel à blocage de cordes, chevalet Schaller, préampli, potards V/V/stack BT, tout donc est d’excellente qualité mais évidemment moins original que le manche.
Elle est solide, tient remarquablement l’accord. Comme toutes les basses même chères elle se donne à fond si elle est bien réglée et peut rester bien réglée longtemps. J’ai DU la régler après un an au Sahel, où les conditions climatiques bousillent les réglages généralement en 3 mois. En Europe elle peut se passer de réglage pendant 3 ou 4 ans.
La peinture est costaude, mais juste noire. Le pickguard n’est pas en alu malgré les apparences, il est en plastique peint, il perd un peu de sa couleur si on le martyrise, et révèle que lui aussi dans le fond, il est noir. (Certains modèles sont sortis en finition jaune genre Lamborghini superfunky mais je n’en j’en ai jamais vu en Europe).
Cette basse a deux points très forts: le son (ce qui est intéressant pour un instrument de musique) et le confort (aussi). Légère, fine, pas volumineuse, elle se manie avec grande facilité. Les cornes sont juste comme il faut. Le manche est très fin mais rond quand même. Le vernis fin sur l’érable rend son toucher agréable. La tête (en alu, je rappelle) est fine et courte (config 2x2). Sur l’épaule elle se fait oublier.
Pour les doigts elle est jouissive. (Attention quand même pour les végétariens: la réaction physique et la résonance du manche ne sont pas celles d’un vrai bois. C’est un peu plus raide, un peu comme un manche carbone.)
Revenons sur le manche. La combinaison de la poutre en alu et de la touche en « Ebonol », matériau imitant l’ébène, donne un son très articulé. Vous avez des notes définies, intenses, sans flou ni mou. Accessoirement cette architecture élimine aussi les deadspots, et vous avez donc un son parfaitement équilibré, d’une corde à l’autre, d’un endroit du manche à l’autre. Au fait : sustain +++.
En résumé c’est la profondeur sonore d’une basse à manche ébène plus la dynamique d’un manche en métal qui donnent ensemble une remarquable définition. Tout est beau, les aigus puissants si on veut, les médiums riches et charnus, les basses très fermes. Hi-fi, quoi.
En restant sur le micro P seul, on a un voisinage avec le son P mais il ne faut pas attendre une imitation, c’est trop pur. Le micro J se rapprocherait plus du son J mais pareil, les notes sont bien plus précises que sur une Fender.
Moi je l’aime particulierement avec les 2 micros ouverts, les aigus coupés et les basses boostés. Elle devient sombre mais pas boueuse, tout reste précis et vigoureux. Sombre, c’est là qu’elle est inégalable. Dans les graves et les médiums, rares sont les basses qui sonnent aussi défini.
Et l’electronique là dedans ?
Les micros EMG sont à la fois une solution et le problème. Ils sont parfaits, qui peut s’en plaindre ? Mais tout le monde en a, et ça devient difficile d’avoir une personnalité sonore, un timbre à soi, avec des EMG. C’est pour ça que je préfère quand elle est sombre, c’est là que la structure de la basse parle le mieux.
Ceci dit si vous voulez un son moderne, hyper creusé avec des tas d’aigus pour faire dans le slip ou le slap, vous l’aurez, dans la splendeur attendue du préampli.
Enfin avec une telle définition, qui fait penser aux Ibanez Musician mais avec plus d’agilité, vous pouvez mettre 1450 grammes de disto, qu’on pourra encore reconnaître la note. J’ajoute qu’elle est capable de très beaux médiums, pour le rock.
Bref, dynamique et définition des notes, richesse tonale, sustain et confort maxi. Cette basse est d’accord pour faire de la gymnastique et des acrobaties. Mais elle est aussi capable de se montrer vraiment originale, moi je l’aime sombre mais elle peut sans doute selon les goûts révéler d’autres facettes de sa personnalité autrement.
Deux regrets: la déco minimale, qui visuellement ne la distingue pas d’une basse à 300€. Sa forme est jolie, et la tête en alu chromé est intéressante mais le traitement est sobre, sobre, sobre. C’est peut être voulu.
Et puis les micros EMG, parfaits, mais pas originaux, alors qu’originale, la basse l’est.