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Philo du week-end : "écouter" et "faire" de la "musique"

13 messages / 742 vues
Zedrx il y a 3 semaines 1

Bonjour,

Depuis quelques temps déjà, j’avais envie de proposer un sujet de discussion autour de la musique et la pratique instrumentale et quelques échanges sur d’autres fils m’ont motivé à franchir le pas aujourd’hui 8)

Pour mieux délimiter le sujet :
- étant principalement guitariste (et un peu bassiste, avec également un passé plus électro/machines), je vais surtout parler de ma pratique de la guitare d’où le choix de ce sous-forum.
- la musique que je vais évoquer est essentiellement la musique dite "populaire" mais n’en disons pas plus car cela va faire l’objet de la 1ère partie :wink:

Autre limite : je ne prétends pas faire une thèse, je ne proposerai pas d’idée ni de concept révolutionnaire, ce sera plutôt un aggrégé de réflexions diverses et de comparaisons avec d’autres formes d’arts et de pratiques - toutes les opinions seront les bienvenues, dans le respect et la non violence évidemment. :ilovemusic:

Partie 1 - "écouter de la musique"

Avant de parler pratique et instrument, je trouve intéressant de creuser un peu cette expression hyper commune : "j’écoute de la musique".

Pour 95% de la population - moi y compris -, "écouter de la musique" va consister à (au choix) :
- allumer la radio
- ouvrir son Spotify/Deezer/autre
- choisir son CD ou son vynil
… pour ensuite sélectionner ou écouter une sélection d’artistes, de groupes, d’albums… et, dans 99% des cas, entendre une succession de "morceaux" d’une durée relativement standard (3 à 5 min), avec une structure souvent bien éprouvée (intro, couplet, refrain, pont, boucles etc), dans un style musical en général précis et choisi par l’auditeur qui va être familier avec certains sons/instruments/rythmes.

En creusant un peu plus, la quasi-totalité de ces "morceaux" sont en réalité des "chansons" et sont souvent dominés par la voix et le texte, les instruments/machines ayant fonction d’accompagnement. Il y a bien sûr des soli parfois qui mettent en avant tel ou tel instrument, certains styles qui vont s’appuyer essentiellement sur la BAR etc… mais néanmoins, en très grande majorité, "j’écoute de la musique" signifie qu’on écoute plus précisément une forme de poésie chantée accompagnée par des instruments/sons sur un format relativement calibré en terme de structure/temps.

J’enfonce des portes ouvertes car évidemment on sait bien qu’il existe pléthore de "musiques" (classique, folklorique, traditionnelle, conceptuelle, électronique, acoustique, tribale, urbaine etc etc).

Il y a aussi toute une gradation et une infinité de nuances : la voix peut-être utilisée comme un instrument, elle a son grain et elle suit souvent une mélodie, le rock peut être instrumental et progressif en s’affranchissant des structures établies, la musique classique peut être simple et même répétitive, les chants tribaux peuvent être incroyablement complexes et se dérouler sur des heures...

Mais je pense qu’on oublie trop souvent que la musique est un univers immense et je trouve intéressant de prendre conscience que la plupart du temps on limite fortement le cadre quand on parle de "musique" voire quand "on en écoute".

Pour illustrer : si j’ouvre ma fenêtre le matin et que j’écoute les oiseaux chanter dans les arbres, je vais là aussi écouter de la musique :wink:

Partie 2 - "faire de la musique"

Cette partie là est très liée à la première et je trouve qu’il y a pleins de choses passionnantes à discuter sur ce sujet que je vais à peine effleurer :lol:

On a donc vu que dans l’esprit de la plupart d’entre nous, "écouter de la musique" correspond en réalité à un segment spécifique de la musique en général, segment lui-même découpé en une infinité de sous-segments qui ne font que croître et se ramifier avec le temps, rendant la majorité des auditeurs de plus en plus restrictifs et spécialisés, à la fois dans le format et dans le style de musique.

Très logiquement, on va retrouver le même biais chez les pratiquants de la musique, les personnes qui jouent d’un instrument au sens large (instrument physique, machine, logiciel) et/ou qui composent.

Bien sûr, du côté des pratiquants de la musique, la situation est beaucoup plus complexe et plurielle :
- il y a les professionnels et les amateurs, ceux qui ont fait de la musique leur métier, parfois après des années d’études, et ceux qui la pratiquent en hobby
- il y a les contraintes logistiques et matérielles : jouer en orchestre classique n’implique pas du tout la même expérience que jouer dans un groupe de rock, composer de l’électro à base de boucles et de samples est très différent de l’apprentissage laborieux d’un instrument physique
-…

En réalité, il y aurait mille choses à dire sur l’univers de la pratique musicale et je laisserai ceux qui le veulent développer les autres aspects, car je veux me concentrer sur un point particulier : la motivation à "faire de la musique" et ce que ça implique dans le rapport aux autres.

Comme pour l’écoute de la musique, la plupart d’entre nous ont un biais et vont implicitement restreindre la notion de "faire de la musique" à deux points :
- Je joue d’un instrument en interprétant des standards, des morceaux/chansons connus, que les gens de mon cercle écoutent
- Je joue au sein d’un groupe plus ou moins grand car la musique est un partage, une expérience collective

On voit bien qu’on parle là d’une notion d’interprétation, qui est en quelque sorte le miroir de l’expérience d’écoute :
- "j’écoute de la musique", dans le cas majoritaire plutôt de la poésie chantée sur un format court et calibré
- "je fais de la musique", dans le cas majoritaire plutôt de l’interprétation au sein d’un collectif des morceaux/chansons suscités

Comme pour l’écoute, le cadre est fortement limité et ne couvre qu’une toute petite portion de la pratique musicale et de sa motivation.

Pour venir à un exemple plus concret et plus personnel : fais-je de la guitare électrique car je suis fan de Hendrix, Vai ou Petrucci et j’ai envie de faire comme eux voire encore mieux, ou est ai-je une motivation plus profonde ? S’agit-il de quête d’appartenance, de reconnaissance ou intérieure ?

En ce qui me concerne, à bientôt 50 ans je peux répondre assez précisément après m’être posé beaucoup (trop) de questions ces dernières décennies : je fais de la guitare électrique car tout d’abord je kiffe le son et les sensations de cet instrument, c’est une véritable expérience organique qui a commencé gamin lorsque je pouvais passer 1h à écouter les vibrations de ma guitare classique :lol: j’ai ensuite fini par comprendre que mon but ultime était de pouvoir maîtriser suffisamment l’instrument et les règles de composition pour être en mesure de m’exprimer en musique de la même façon que je pourrais parler. J’aborde aujourd’hui la pratique de la guitare électrique comme une pure performance d’improvisation : je cherche un thème, une idée, je la développe, je fais émerger des ambiances et des couleurs, des mouvements, ça dure ce que ça dure… c’est casse-gueule et souvent le risque de noodling n’est pas loin, mais quand ça fonctionne c’est juste le pied… et, bonne nouvelle, à force d’entraînement ça fonctionne de plus en plus souvent :roll:

Donc, clairement, je suis essentiellement sur une quête intérieure : je cherche à faire sortir mes émotions et à me comprendre, je cherche également une expérience psychique. Tout cela est soutenu par une pratique de nombreuses heures par semaine et, il faut bien le dire, par un investissement matériel conséquent car à force je suis devenu très sensible et difficile.

Partant de là, aucune envie de m’enregistrer et de diffuser ma musique par exemple :lol: je l’ai fait à une époque et dans d’autres styles, mais aujourd’hui ça n’est plus du tout mon intérêt. Surtout que je me méfie comme de la peste de l’effet de groupe et la psychologie perverse des réseaux sociaux. De même, j’ai trop souvent passé du temps à apprendre un morceau, un solo particulier, en prenant certes du plaisir à le faire, pour me retrouver systématiquement dans l’ennui le plus profond une fois maîtrisé : quel intérêt d’interpréter le morceau d’un autre alors que j’ai tant de choses en moi ? Jouer à plusieurs est également super sympa, je le fais de temps en temps, mais pour moi c’est autre chose et ce n’est pas ma motivation profonde. Je préfère apprendre les modes, les progressions d’accords, les techniques de composition et partir sur le raidillon de l’impro solo.

Donc, pour moins parler de moi et généraliser, "faire de la musique" peut recouvrir une multitude de réalités et de motivations et je trouve toujours intéressant de comparer avec d’autres arts ou hobbies :
- Imagine-t-on un peintre amateur passer sa vie à reproduire les tableaux des grands maîtres ? Certains le font
- Apprécie-t-on mieux un cinéaste parce qu’il emploie toujours la même trame narrative, les mêmes acteurs et la même colorimétrie ? Certains le font
- Est-il mieux ou moins bien de randonner entre potes ou d’affronter la montage en solo ?
- Est-il mieux ou moins bien de participer à la fête collective d’un marathon ou d’aller courir seul le matin dans la forêt embrumée ?

Comme vous pouvez le constater, il n’y a pas de réponse.

Merci pour votre patience !

******

Je m’excuse d’avance pour cette tartine de "philosophie" de comptoir en période de canicule, et je sais bien que j’ai généralisé et beaucoup simplifié, mais j’espère n’avoir pas écrit que des bêtises et je serais curieux d’avoir vos réactions 8)

edward bones il y a 3 semaines 2

qu’en est il de jouer de la musique ?…

Big Albert il y a 3 semaines 3

Dans écouter de la musique tu as zappé la différence en écoute "passive" qui est la grande majoritaire et l’écoute "active" qui vise à comprendre la structure et l’harmonie d’un morceau.
Cette dernière est souvent l’écoute de musiciens en recherche d’idées.

La pratique est plus liée à l’expressivité d’émotions et la quantité de matériel n’est pas en corrélation, il suffit d’écouter quelques vieux bluesman pour s’en rendre compte.
De nombreux bluesmen disent qu’ils ne jouent qu’une seule chanson, avec des rythmes, des tonalités et des mélodies différentes, ils jouent la chanson de la vie.

KornDestroy @Zedrx   il y a 3 semaines 4

Je sais pas.
Il y a quelques temps j’ai reconsidéré mes envies. Qui était de plus en vivre etc
Je dirais que c’est plus lié au monde pro qu’a la musique en elle-même, quoique...

J’ai fais des concerts dernierement avec des organisations qui m’ont gavé. Je sais pas si le problème vient de moi mais disons que la résultante de cela à été que j’ai envoyé chier un paquet de monde et que j’ai décidé de quitter mon groupe dans lequel je ne crois plus et qui ne me stimule pas musicalement.

Je préfère maintenant voir la musique comme un terrain de jeu et un moyen d’expression. Une chance d’être moi même, avec mes qualités et mes défauts et peut-être mes nerfs trop a fleur de peau.
Je ne compte plus faire des concessions et je ne souhaite pas faire du "damage control" avec des patrons de bars ou de la com’ pour me faire bien voir du milieu culturel.
Parce que j’en ai vu des mecs (des "rockers" même) ne pas assumer leurs positions juste pour être dans le sens du vent...

Je fais de la musique pour m’amuser, pour sortir des trucs profonds, pour danser, pour réfléchir, pour apprendre.
En tant que musicien qui fait beaucoup d’improvisation, je ne sais pas/plus si j’ai envie d’être en représentation. De me dire tout les soirs on attends de moi que je fasse fonctionner toute ma matière grise à fond, que j’assure, que je joue bien alors que j’ai juste l’énergie de faire un cluster en Do majeur avec ma tête sur le piano.
J’ai pas non plus envie de rabâcher les mêmes titres encore et encore car je me lasse trop vite.

Et je vois ce qui marche, je vois les intros qu’on coupe pour plaire a l’algo. On met toujours en valeurs des trucs ultra technique parce que c’est rapide c’est impressionnant, ca plait a l’algo et au public mais c’est pas ce que j’ai envie de faire. Je sais le faire, j’aime jouer des choses techniques a vrai dire parce que c’est fun mais c’est pas forcement ce que je veux faire. Je me satisfait juste tellement plus d’une basse et du mélodie avec une belle conduite des voies par exemple.
Et puis je vois des formations à la con vendu par tout le monde, des "artistes" qui n’en sont pas, des mecs qui pensent être de génies en te sortant des lieux communs musicaux etc
La comme ca je parais full aigri mais en vrai c’est pas si grave. C’est juste que je veux plus prendre ces conneries au sérieux.

Voilà mon rapport à la musique en ce jour.

Zedrx il y a 3 semaines 5

Pour te rassurer peut-être, je ne te sens pas aigri mais sainement détaché 8)

Jean. @Zedrx   il y a 3 semaines 6
curieux d’avoir vos réactions

Effectivement j’ai souvent constaté deux façons d’écouter de la musique, l’une un peu comme si la musique était du papier peint (utilisé pour "égayer" une pièce : il n’y a pas vraiment d’écoute) l’autre en profitant au maximum de tout ce que le compositeur (et les interprètes) ont mis dans leur création (et interprétation) On peut aussi écouter avec profondeur mais sans être analytique car parfois l’esprit rationnel (le cerveau) se met en travers de la sensibilité (le coeur)

Jouer des reprises de morceaux est un très bon entraînement, en composer est un peu un aboutissement vu que chacun crée quelque chose de lui-même. C’est plus enrichissant de créer et découvrir ce que les autres créent, que de jouer ou d’écouter une (N)ième version d’un morceau dont on connait déjà les (N-1)ièmes versions. Je ne suis pas contre les reprises, je dis que je trouve que la compo est plus intéressante. Plus difficile aussi : perso je n’arrive que très rarement à quelque chose qui ne ressemble pas à un truc déjà fait.

Si on considère d’une part le jeu d’un instrument musical, d’autre part la composition musicale, il n’y a pas à choisir entre l’un ou l’autre; parfois c’est l’un, parfois l’autre, parfois les deux, c’est libre.

C’est vrai que les morceaux sont (très) souvent en 4/4 à 120 BPM sur 3 minutes, c’est "standard". On s’en fout on fait ce qu’on veut, et il y a des groupes qui jouent des morceaux qui ne sont pas en 4/4 ni à 120 BPM et sont interminables. Je suis moi aussi un vieux monsieur :-) alors je n’ai pas d’exemple récent, juste par exemple Pink Floyd, etc.

Tu parles aussi de médias comme la radio et le net (etc) or là je trouve que c’est presque HS avec ton sujet car il ne s’agit plus de musique en soi mais de ’consommation de masse’, et on sait que ça biaise tout ce que ça touche.

theFreeRide il y a 3 semaines 7

Fort intéressant.
Pour la première partie, je dirais qu’il y a la musique qu’on écoute, c’est à dire qu’on a choisi d’écouter en sélectionnant un titre/album, et il y a la musique qu’on subit, que ce soit dans les médias ou même dès qu’on sort de chez soi et qu’on peut parfois apparenter à un habillement sonore ou un produit musical. À moins de se couper du monde, on est obligé de passer par ce second cas et ce n’est pas toujours drôle quand ce qu’on entend fait saigner des oreilles ; bien sûr, c’est très relatif et subjectif !
Et j’ajouterais que même dans l’écoute, il y a une partie d’exploration afin de découvrir de nouvelles choses qui pourraient potentiellement nous plaire, et il y a une partie plaisir simple d’écouter pour la énième fois cet album qui est presque devenu une partie de notre personnalité avec le temps. Écouter une musique qu’on aime est un plaisir immédiat et peut égailler une journée.

Concernant la seconde partie, je pense que la pratique musicale peut être multiple, dans le sens où l’on peut s’exprimer de diverses façons plus ou moins complémentaires par ce biais.
J’ai commencé à jouer (il y a bien longtemps déjà) d’abord parce que ça me fascinait et que je voulais produire les mêmes sons (ou presque…) que ce que j’entendais. Puis j’ai vite compris que c’était un moyen de m’extérioriser qui m’est devenu vital, bien qu’au début, je jouais surtout dans mon coin. Une fois que j’ai enfin eu les moyens de m’y mettre plus conséquemment, d’investir dans du matériel et de prendre des cours, l’envie de ne plus jouer seul s’est faite sentir et bien sûr, jouer en groupe implique généralement (même si ça n’a rien d’obligatoire non plus) de finir sur scène devant un public.
Donc c’est ce que je fais depuis, plus ou moins régulièrement au fil du temps et au gré des formations dont je fais ou j’ai fait partie, avec un plaisir renouvelé, même avec un répertoire exclusivement constitué de reprises plutôt connues. Je comprends très bien qu’on puisse s’en lasser, il y a d’ailleurs des morceaux que je n’ai plus envie de jouer, mais il y en a d’autres que j’aime bien triturer un peu ou réarranger à mon goût.

Puis il y a le public. C’est quand même un truc incomparable de voir des gens prendre plaisir à écouter ce qu’on est en train d’interpréter ! C’est un partage que je trouve revigorant, bien que tous les concerts ne soient pas égaux et mémorables, dès lors qu’une seule personne du public affiche un sourire, la soirée est positive.
Je dois dire aussi que je ne me suis pas contenté de jouer les morceaux des autres, j’ai aussi un certain nombre de compositions à mon actif, ce qui est à la fois un moyen de s’exprimer et un très bon exercice pour progresser, car ça oblige à une certaine rigueur si on veut que ça tienne un tant soit peu la route. Je le fais (un peu moins dernièrement) avant tout pour moi mais j’ai par le passé eu l’opportunité de jouer quelques-unes de mes productions en public (au milieu de reprises) et c’est une expérience à part et plutôt réjouissante !

Aujourd’hui, en plus d’être dans un groupe traditionnel (dans le sens de sa formation) je joue aussi en duo, de la guitare et/ou de l’orgue, tout en gérant une boîte-à-rythme et en créant des boucles (et en chantant un peu aussi) et ça m’amuse beaucoup ! On m’aurait dit ça il y a ne serait-ce que cinq ans, j’aurais eu du mal à le croire et pourtant, je trouve même du plaisir à reprendre certains titres dont je ne suis pas spécialement fan.
Ce qui m’amène à la conclusion de mon pavé : élargir ses horizons pour maintenir l’intérêt ! Je l’ai dit, j’ai pris des cours, d’abord de guitare, ensuite de basse, ce qui m’a permis de jouer rapidement en groupe, puis des cours de chant afin de pouvoir faire des chœurs et finalement, je me suis mis à chanter, et plus tard, je me suis mis à l’orgue, ce qui a changé par la même occasion ma façon d’appréhender la guitare. Donc je ne saurais que conseiller d’aborder un autre instrument, même si ce n’est que pour le faire dans son coin, car ça permet de décaler son regard par rapport à son instrument principal.

Voilà pour ma contribution, merci à qui m’aura lu jusqu’au bout ! :wink:

d
dansmesc0rdes il y a 3 semaines 8

Pour pousser la question:
quand on fait de la musique, on ecoute de la musique.
Mais quand on ecoute de la musque, est-ce qu’on "fait" de la musique? :)

Zedrx @dansmesc0rdes   il y a 3 semaines 9

Bonne question !

Je dirais que oui car dans mon cas, quand je kiffe une œuvre à l’écoute, j’ai tendance à la compléter/modifier dans ma tête et très souvent je finis sur ma guitare :lol:

Don Marko @dansmesc0rdes   il y a 3 semaines 10
quand on fait de la musique, on ecoute de la musique.

Alors, oui mais est-ce qu’on s’écoute les uns les autres ? :wink:

Un des plus grands mystères du jeu collectif est d’apprendre à jouer en interaction avec les autres. Et ça, c’est :
-ce qui fait progresser le plus.
-ce qui crée une alchimie collective.
-le plus grand mystère de la musique :super:

Zedrx @Don Marko   il y a 3 semaines 11

Tout à fait : le jeu collectif est quelque chose que j’ai toujours trouvé magique et indéfinissable. C’est le moment partagé qui fait l’alchimie et c’est une expérience unique.

Ça se ressent beaucoup quand on compare à la musique de masse actuelle qui est largement programmée et émulée, il manque quelque chose.

C’est aussi le gros défaut de beaucoup d’auto-productions qui sont proposées actuellement : trop de travail de copier/coller au séquenceur, trop de simulation logicielle, d’effets spatiaux qui au final cherchent à masquer le manque d’humain. Ça sonne bien mais on s’endort à l’écoute, même quand il y a du BPM en masse :lol:

C’est d’ailleurs une des raisons qui m’a paradoxalement poussé sur la voie du jeu en solo : pas assez de temps et de discipline pour envisager de faire vivre un groupe, pas/plus envie d’utiliser les boîtes à rythmes, les programmations midi et les samples donc gros focus sur la guitare seule.

En complément, ça fait maintenant plusieurs années que je m’intéresse à la composition et à la structure musicale, j’essaye de construire une approche basée sur l’improvisation et la performance sans aucun artifice et j’ai même laissé tomber les effets et la plupart des pédales (joueur > guitare > ampli > baffle).

J’avoue que je suis très influencé par le génial Dylan Carlson, fondateur de Earth et dont le parcours artistique me bluffe. Il a d’ailleurs produit un album solo sous son nom où il joue absolument seul sur sa guitare électrique (Conquistador, 2018), sans groupe à part un peu de violon par endroit, et ça m’a vraiment motivé à poursuivre dans cette voie.


Mais je ne suis pas anti-collectif, bien au contraire, et peut-être un jour je rejoindrai quelques personnes qui partagent ma vision. 8)

1 semaine plus tard
Don Marko @Zedrx   il y a 2 semaines 12
Ça se ressent beaucoup quand on compare à la musique de masse actuelle qui est largement programmée et émulée, il manque quelque chose.

La notion de partage ? Que "quelque chose" se passe en direct ? :idea:
Je trouve que c’est flagrant quand on écoute les vieux groupes de boomers, en musiques improvisées. L’alchimie qui se dégage n’a rien à voir avec un type (ou une) devant son écran à bouger des boutons.
C’est ce qui m’a frappé lorsque j’avais écouté le 1er album de Lana del Rey : on entend une femme seule, dans un studio, avec des tripotées de sons venus d’un ordi.
C’est un concept.
Mais si ce concept se généralise, au détriment d’autre formes d’expressions musicales, il y a un hic à mon avis :siffle: on abandonne quelque chose. Le but n’est pas de créer un truc, mais ça devient comme masturbatoire, à force...

D’ailleurs, on devrait envisager une étude sur le parallèle entre le développement du porno et autres pratiques solitaires… et les pratiques solitaires liées à la musique :mrgreen:

C’est d’ailleurs une des raisons qui m’a paradoxalement poussé sur la voie du jeu en solo

En effet, c’est assez ambivalent par rapport à ce tu dénonces juste au-dessus :wink:

Jean. @Don Marko   il y a 1 semaine 13

Tout à fait d’accord avec ce que tu dis à propos du jeu à plusieurs. Chacun reçoit ce que les autres ressentent et chacun renvoie aux autres ce qu’il ressent. Ca crée une dynamique instantanée très forte. Il faut déjà trouver des musicos avec qui on accroche, ensuite ça ne marche pas forcément à tous les coups, mais quand ça marche il n’y a rien de mieux pour décoller !

smilband4
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Impossible de faire un accord Que faire pour faire taire le baffle?
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