Tout dépend la nature du projet, les objectifs et la fréquence des répétitions. Dans mes deux groupes, composition seulement. On organise des répètes pour bosser de nouvelles idées. Sinon un mois avant un concert, on fait 4-5 répètes où on joue dans l’ordre notre répertoire deux fois d’affilée. Là on joue le premier juillet, on incorpore un nouveau morceau que j’ai proposé, très simple, pour le live. On se connait bien. On la vite maîtrisée en deux répètes.
Le truc qui est important est de ne pas surjouer et de ne pas "peter plus haut que son cul".
On fait des choses qui ne sont pas de la branlette instrumentale.
On essaie par contre de le faire bien, carré et avec de la conviction et de l’énergie.
Hormis avec notre nouveau guitariste chanteur qui joue avec nous depuis moins d’un an, on répète depuis janvier 2018 tous ensemble. À raison de 3 h par semaine excepté les vacances scolaires d’été. On a progressé ensemble.
Il faut trouver des soupapes pour eviter la monotonie. Nous on s’amuse à faire certains de nos morceaux en mode doom, ou à fond les ballons pour conserver ce côté "amusement".
Perso je n’aurais pas pu rester dans un groupe de reprises. C’est pas du tout ce qui m’éclate.
On fait de la composition.
Certes on incorpore une reprise ou deux à chaque concert mais là satisfaction est d’avoir été capable de proposer une dizaine de morceaux qu’on est fier d’avoir pondu
Un truc qui peut aider : jouer d’autres morceaux que ceux du set, non pas pour les bosser à la perfection mais pour élargir l’horizon, casser la routine, ne pas tourner en rond.
Pareil.
Il y un truc que j’aimais bien faire en groupe, c’était des surprises. Je "pilotais" le groupe, et par la force des choses, je pouvais faire durer un silence longtemps.… Très longtemps… Les gars étaient sur les starting-blocks. Rallonger un solo, une intro… Exprès ou pas, l’échange de morceaux dans la set list, chanter en mode "débile", se tourner le dos. Echanger les intrus est fun aussi.
Une idée marrante: faire un medley de vos compos
C’est un des petits privilèges du jazz, et de son interminable liste de standards. Tout le monde en connaît une partie, les grilles sont faciles à trouver ou reconstruire.
Même un groupe stable, genre 5tet 2 soufflants + rythmique, au gré des remplaçants occasionnels, ou simplement de gigs dans des contextes très différents, peut régulièrement renouveler et faire évoluer le répertoire. Sans grande prise de tête.
J’ai passé des années à faire des animations comme sax avec des rythmiques différentes. Aucun sentiment de routine.
J’ai passé des années à faire des animations comme sax avec des rythmiques différentes. Aucun sentiment de routine.
Pour le public non plus...vu qu’il s’en fout
c’est surtout que c’est pas le même public à chaque fois
Perso je n’aurais pas pu rester dans un groupe de reprises. C’est pas du tout ce qui m’éclate.
On fait de la composition.
J’aurais peut-être pensé ça si je n’avais jamais fait de groupe de composition, mais de mon expérience c’est la même chose au final.… toujours devoir bien re-apprendre les morceaux...
En fait parfois je me dit que je devrais faire 1 concert par an avec des chansons différentes
Ah, si c’est le fait de réapprendre les morceaux, effectivement ça ne change rien. Faut faire alors des scènes jazz avec de l’improvisation. Perso j’en suis incapable 🤦
Bah faut jouer du blues .. les morceaux ne sont jamais joués pareil, on peut passer du binaire au ternaire, se barrer en funky ou en rock, calmer le jeu, emballer la machine, faire participer le public, et d’une façon générale ne pas finir un morceau avant qu’il ne se soit vraiment passé quelque chose ..
Ou alors faire une pause de dix ans, ça donne faim!
Très bon sujet !
Jouer les memes morceaux encore et encore, ça finit par démotiver
L’idéal, c’est de laisser de coté un moment, et s’y remettre quelques semaines avant une date importante
J’ai une mémoire selective, qui fonctionne à l’enthousiasme et à la motivation
Un jour, voyant le contrebassiste lorgnant la partoche d’un morceau que l’on jouait depuis 3 ans, je me suis dit "plus de partoche"
Autre truc qui marche pour moi, j’enregistre les repetes, et quand je rentre, je les écoute en boucle dans la voiture
Au départ, c’est pour reperer les faiblesses, mais ça m’aide aussi pour mémoriser en profondeur les morceaux
..moi ce qui m’empêche de sombrer dans la routine,c’est aussi les réactions du public. Mes sets évoluent au fur et à mesure,mais un morceau joué des dizaines de fois n’aura pas forcément les mêmes réactions a chaise fois...
Pour ma part, les morceaux que l’on joue depuis longtemps sont ceux que l’on maîtrise le mieux, il y a à la fois pas de surprise ( pour nous, de toutes façons vu que l’on sort jamais de notre cave, personne n’écoute) et à la fois par la maîtrise tu peux te permettre pas mal de liberté en sachant que dans tous les cas tu retombera sur tes pieds.
Un peu comme un trajet, un chemin que tu pourrais faire les yeux fermés.
Et l’air de rien, c’est long, très long de maîtriser un morceau.
Alors le côté monotone, un prix à payer pour aller vers une certaine perfection.
Perso je ne vois pas trop le problème, pour ne pas entrer dans une routine, faut juste se renouveler, que ce soit pour de la compo ou du cover.
Le fait de faire du live régulièrement atténue cette rengaine parce que tu répètes pour être au top lors de la prestation et ça apporte une motivation supplémentaire, maintenant c’est sûr que si vous jouez tout le temps au garage/cave sans évolution, ça ne peut pas durer et ça devient super chiant de se retrouver pour faire tout le temps la même chose.
Lorsque tu joues ton set, faut aussi faire autre chose comme jouer d’autres titres, créer du neuf, de l’impro bref faut pas rester bloquer et varier
Je dirais que ça dépend des morceaux, car il y en a que l’on peut jouer très longtemps sans s’en lasser pour autant, alors que d’autres finissent par nous gaver. Donc il faut renouveler le répertoire au fur et à mesure, tenter de nouvelles reprises et en écarter d’autres. Une autre possibilité serait d’avoir un répertoire assez vaste pour ne pas jouer tout le temps les mêmes titres et les faire tourner régulièrement, c’est un bon moyen de ne pas jouer systématiquement le même set, ce qui est également intéressant pour le public qui pourrait aussi s’en lasser.
Sinon il y a une méthode radicale pour se remotiver : changer de groupe !
En version plus douce, il s’agit surtout de trouver une seconde formation avec qui jouer des morceaux éventuellement différents, le principe étant le changement de contexte. Par exemple, à côté de mon groupe bien rodé, je me suis retrouvé à jouer en duo avec une chanteuse, je joue de la guitare et/ou de l’orgue, je gère une boîte-à-rythmes et des boucles, et aussi la sono ! Croyez-moi que ça motive !
Pour ce qui est des compositions, je pense que c’est une toute autre approche, mais parfois je me demande en voyant des artistes jouer leur titre emblématique depuis des années (voire des décennies) comment ça se passe dans leur tête à ce moment-là.
Pour ce qui est des compositions, je pense que c’est une toute autre approche, mais parfois je me demande en voyant des artistes jouer leur titre emblématique depuis des années (voire des décennies) comment ça se passe dans leur tête à ce moment-là.
Justement, ça ne change rien, au bout d’un moment c’est aussi "chiant" de jouer toujours les mêmes titres que ce soit de la compo ou du cover, c’est pareil, d’où le fait de ne pas rester statique et de se reposer sur un acquis.
ajouter 1 ou 2 morceaux régulièrement, et ceux qu’on n’aime plus deviennent des saucissons pour les soirées qui se prolongent
Quand tu commences à ressentir cette monotonie en live… Il est temps de passer en studio et de créer des nouvelles choses.
Concernant les compositions propres, je reste personnellement assez humble.
Le jazz et plus généralement la musique du 20ème siècle nous ont donné Gershwin, Cole Porter, Harold Arlen, Michel Legrand, Henri Mancini, Paul McCartney, Wayne Shorter, Herbie Hancock, Burt Bacharach, ……. (vous suivez, au fond ?).
Je sais, on n’est pas obligé de faire aussi bien qu’eux. Mais il y a de quoi tenir un moment avant de s’emm…
Oui, reprendre Lennon&McCartney, ça peut donner ça. Et le public est preneur.
Tu as raison. Toujours rester humble. Quand je parlais de compos, je n’ai pas la prétention de faire un truc exceptionnel et de faire de la musique technique. Justement suis fier d’avoir proposé des idées qui ont pu finir en morceaux et que notre maigre public semble apprécié. Pour moi ça me suffit et j’y trouve de quoi me motiver à proposer d’autres idées et de travailler ensemble à les faire évoluer en morceaux. Après, oui, il y a de quoi s’amuser dans tous les styles, y compris à faire des reprises. C’est une histoire de goûts.
(vous suivez, au fond ?).
Al Jarreau, qui est un grand artiste, m’a toujours fait le même effet que lorsque (j’étais pourtant au fond de la classe) la prof faisait grincer la craie sur le tableau ..
Pas de chance. Mais je compatis. Pour moi c’est Céline Dion qui a cet honneur….
Ceasar’s Palace, Las Vegas, the impossible duet: Celine Dion meets Al Jarreau ….
Dommage, trop tard.
Céline Dion c’est normal !
Moi c’est Denis Brognard et Carglass (un duo à Las Vegas ?)
Le Denis, c’est ma Kryptonite
Mets ça à ton cou
Salut
Si tu fais encore des erreurs c’est que le morceau mérite encore toute ton implication et ton attention ! 🤣🤣🤣
Personnellement je continue de jouer et de bosser des titres que je joue depuis 35 ans et que j’ai joué en concert peut être 2000 fois mais ça me plaît toujours autant.
Le fait de s’améliorer, de sonner mieux, de jouer mieux, d’être plus en osmose avec le reste du groupe, de mieux gérer le tempo, d’être capable d’améliorer moultes petits détails qui peuvent paraître insignifiants sont autant de pistes à suivre pour ne pas s’ennuyer si les morceaux te plaisent.
Personnellement j’ai joué des centaines de morceaux que je ne pouvais pas blairer mais c’est mon boulot donc je les ai joué et joué et joué.… Ceci étant j’arrive quand même à y trouver beaucoup de plaisirs, et pas que musicaux. Le plaisir que le public prend à écouter le groupe est quand même la meilleure motivation qui soit...
Sinon au bout d’un moment quand vraiment tu sature d’un morceau il te reste le whisky 🤣
tout à fait, quel plaisir de jouer un morceau qu’on connait comme sa poche, plus besoin de penser, la liberté totale, la 4ème dimension !!
quand vraiment tu sature d’un morceau
Alors plus besoin de disto
Petit topic pour vous demander comment lutter contre le coté "monotone" qu’implique un projet musical, à savoir de taffer toujours a peu-près les mêmes morceaux ?
Simple, très très simple en fait.
Tu écoutes toujours les mêmes choses, nan ?
Bah, tu changes tes habitudes d’écoute, et tu verras que bizarrement, au fur et à mesure que tu ouvres tes oreilles à 360°, tes idées évolueront aussi.
Meilleur endroit pour commencer ? La bibliothèque proche de chez toi.
Tu peux aussi t’abonner à des newsletters comme celle de Ableton, qui vont ptete te donner des idées.
Un truc qu’on fait avec mon prof, c’est décomposer le morceau et en faire des exercices. Par exemple, si tu es guitariste, tu prends ta suite d’accords du refrain, et tu joues tout en triades en haut du manche… C’est que du power chord ? Tu essayes de le jouer en ajoutant la bonne tierce (pas besoin de solfège, juste quelques rudiments) mineure/majeure. Ton solo en penta mineure ? Essaye de le jouer en mineure ou dans un mode différent.
Pour un bassiste, idem, tu prends ta ligne de basse et tu essayes d’identifier la gamme correspondante ; parfois tu trouves des doigtés qui vont mieux.
etc etc...
Au début on s’y perd, on ne sait même plus jouer le morceau initial mais une fois cet étape passée, on le connaît vraiment par coeur et en plus on sait pourquoi on joue telle ou telle note. Ca permet en plus d’improviser plus facilement si nécessaire.
J’ai un autre moyen pour maintenir l’intérêt du jeu : changer régulièrement le matos qu’on utilise !
Au fil du temps, j’ai acquis un certain nombre de pédales d’effet, de quoi remplir peut-être deux ou trois pédaliers, donc évidemment, je ne me servirai jamais de toutes à la fois, donc je les fais tourner plus ou moins régulièrement, ce qui m’oblige à repenser un peu le son et donc à varier les plaisirs. J’ai aussi plusieurs guitares avec chacune sa personnalité, ce qui permet également un ressenti et un jeu légèrement différent.
Dans tous les cas, c’est aussi un bon moyen de justifier ses crises de G.A.S. récurrentes…
HS, perso plus c’est simple mieux c’est, je m’emmêle toujours les pinceaux avec les réglages. toujours le m^me ampli, et je ne touche que le volume et parfois la reverbe, le reste au potar sur la guitare et bascule micros. j’ai 2 pédales, et finalement je me sers que d’une seule (la seconde m’a coûté presque 4x plus cher que la première, et je ne m’en sers jamais).
Et oui, j’ai toujours le même son (en plus de jouer les m^mes morceaux)....bien que mes collègues me disent que j’ai toujours un super son.
le meilleurs moyens de le maitriser (le son), c’est aussi d’avoir toujours le m^me.
Plussoiement à fond les ballons !
Sans doute mais remettre parfois ses acquis en question est un bon moyen de progresser et même d’acquérir de nouvelles façons de s’amuser !
Je pense qu’il faut effectivement commencer simple et savoir se débrouiller avec une configuration du genre son clair, son saturé et son lead, ce qui peut largement suffire à jouer énormément de choses. Donc je suis d’accord qu’on peut très bien rester là-dessus, surtout si on sait utiliser les contrôles de sa guitare ! Mais vu que le sujet concerne la monotonie qui peut s’installer à la longue, il me semble judicieux d’ajouter d’autres possibilités sonores comme un délai ou une modulation afin d’ouvrir son champ d’action. C’est bien aussi de varier et ça n’oblige en rien à en mettre partout, il faut que ce soit adapté.
Tenez, j’ai un exemple avec le Ring Modulator, effet que je trouve délirant mais que je n’utiliserai que sur un ou deux morceaux ce soir parce que ça le fait mais que ça pourrait vite faire trop.
bah oui hein .. c’est pas la peine de chercher un son des années pour finalement en changer! Vaut mieux une bonne crise de gas ! (trop)
être payé 1000€ par concert
Changement de biniou, les guitaristes et saxophonistes sommes plutôt privilégiés.
Les saxophones étant alternativement en Sib et Mib, jouer à l’alto (Mib) un morceau habituellement joué au ténor (Sib) oblige à changer ses doigtés et automatismes, et déplace aussi les limites hautes et basses de la tessiture. De plus, l’esthétique sonore est différente.
J’ai moins d’expérience à la guitare, mais jouer une bossa sur une archtop, une Tele ou une classique cordes nylon permet aussi de donner une couleur assez différente.
Je ne parle même pas des multitudes de bidules évoqués ci-dessus, effets, loopers, etc….
Je n’ai pas encore exploré le looper en multi-instruments. Bientôt.
Qui a parlé de routine ?
Qui a parlé de routine ?
Carrément !
Changer d’accordage me fait changer les choses quand je passe d’une Strat accordée en EADGBE à une folk accordée en Eb ou à une baryton accordée en BEADF#B
J’adore poser l’accordage de David Crosby parfois aussi : EBDGAD est d’une beauté !