hello, deux choses de l’une, si tu prends un conservatoire, on va t’apprendre à lire et jouer. Par contre pour le theorique "pratique", tu repassera. Je joue très régulièrement avec des musiciens sorti du conservatoire (à commencer par ma cherie, 10 ans de violon) mais quand je viens leur parler de theorie harmonique et de musique modale… il n’y a plus personne. Pire (car pour moi c’est une vraie erreur), au violonn, ils n’apprennent pas les schema sur un manche mais la position des notes. Du genre transposer un morceau en "decalant de deux cases", ils ne savent pas faire, quand ils transposent… ils calculent.
EADG -> basse, GDAE -> violon
je me suis fait plaiz en lui détaillant tout son manche sans jamais avoir joué de violon. Bah une simple gamme penta, elle est obligée de se concentrer pour ne pas jouer les notes mais jouer les positions, la notion même de gamme penta n’a pas été instruite (d’aucun dirait qu’en classique on s’en fout, m’enfin 10 ans de conservatoire et aucune notion sur les accords, les gammes autres que celles "utiles" à la lecture !).
J’ai été surpris au début d’un tel decalage, sans te mentir on etait sur des dialogue du genre "bon, je te fait une basse en ré, sur un 1.2.5 le tout en 7e, gaffe au tierces mineures et 7eme mineures, surtout quand je plaque l’accord" - "tu joues quoi comme notes ?" - "bin 1 2 5, donc ré majeur, mi mineur et la majeur le tout en 7e" - "comment ca en 7eme ?" - "bah je fait un accord fondamentale tierce et septieme que je met mineur ou majeur selon le degre" - "oui mais je joue quoi moi" ? - "en ré, premier degres, je pense que si tu tapes n’importe quelle note de la gamme de ré majeur en accentuant la 7eme, il y a de grandes chances pour que ca tombe dedans hein ? Essaye une triade 7 9 11 pour rentrer dans ton solo par exemple" - "une triade ?? 9 et 11 ??!!" etc etc
… Par contre elle me fait chialer sur du Vivaldi.
Histoire identique avec un saxo. 10 ans de conservatoire, spécialisé "jazz" incapable de transposer un morceau et de savoir utiliser une gamme. Il connaissait l’existence de l’harmonie au sein d’une tonalité mais incapable de l’exploiter en impro. Mais sur partition… Un tueur.
Je doute qu’une section particuliere d’un conservatoire change radicalement les methodes pedagogiques et c’est bien là ou il faut faire attention car, encore une fois, je joue avec pas mal de musicien sortis de là et tous sont perdus en impro, en composition et en theorique dès qu’ils sont lâchés avec un groupe en free style. Alors gaffe
Le MAI est moins problematique à ce propos mais "formate". Ils jouent tous super bien, mais tous de la meme façon. C’est froid, sans ame à mon oreille, mais on a aussi des ovni qui sortent de là, souvent des autodidacte en premier lieu qui ont appris ensuite les "bonnes manières". Il y a des notions abordées, à mon sens, bien plus pertinentes et pratiques au MAI qui viendront consolider une âme créative qui saura utiliser et non s’approprier les methodes
Alors entre la peste et le cholera, je prendrais le MAI car plus orienté sur la construction ton/demi-ton et ont des outils pédagogique plus actuels que dans un conservatoire classique et pour faire du jazz… vaut mieux savoir ce que le terme "modal" veut dire
Le MAI de Nancy est pas mal, ca tourne pas mal et est bien implanté artistiquement dans la région, je ne connais pas celui de strasbourg mais j’ai de bons echos également.
J’opterais aussi plutôt pour le MAI.
apres cet histoire de formatage, je pense que n’importe quelle école aura cet impact.
La difference se fait chez le musicien sa culture, et sa façon d’aborder la musique.
Si tu as peur d’etre formaté, je te conseille de beaucoup ecouter des musiques qu’on ne t’apprend pas à l’ecole, de jouer dans des groupes originaux qui ne correspondent pas à tes cours (rock, punk, noise tout ce que tu veux sauf jazz et musique du monde) mais ça fait beaucoup à la fois.
A toulouse, y a music hall
http://www.music-halle.com/
Je ne connais pas la notoriété de cette école mais pour avoir vu en concert quelques ovnis qui sortent de là, je trouve que c’est assez ouvert et efficace.
A mon sens, il n’y a pas de formatage à proprement parler, ou pas plus chez l’un que l’autre. Tout dépendra de ta capacité à t’émanciper des cours. Et là, une école de musique actuelle (et donc un cursus de 1 à 2 ans) qui te jette dans le bain rapidement en essayant de te donner un maximum d’autonomie a, à mon avis, l’avantage, selon ce que tu dis rechercher. Tout ça ne sont que des boîtes à outil et des méthodologies qu’on te transmet. Le hic avec le conservatoire, c’est qu’il faut aller jusqu’au bout pour avoir tous les éléments et maîtriser l’ensemble. S’arrêter avant terme, c’est foutre en l’air une bonne partie des choses en cours d’acquisition. La légende voudrait aussi que les profs de conservatoire soit un peu moins éclectiques et plus élitistes. Il doit bien y en avoir, mais c’est sans doute un poncif. Beaucoup reprochent à la MAI son obsession pour la virtuosité et les styles qui s’y prêtent le mieux : metal et jazz.
On peut retrouver ces mêmes "travers" dans tous les lieux d’enseignements, c’est dans la logique pédagogique des choses (qui peut le plus, peut le moins), ces lieux ont pour vocation de donner la plus grande maîtrise possible de l’instrument et de l’harmonie. Ce que tu feras de ta boîte à outil ne dépend que de ce que tu as dans le ventre et dans la tête. Rapproche-toi des deux école, rencontre les élèves, discutent avec eux. Pour la mixité culturelle, et l’autonomie, j’opterais pour la MAI histoire d’ouvrir mon horizon musical, mais si tu veux prendre le temps de poser les choses, alors le conservatoire sera adapté. En gros, dans une école type MAI, on va te gaver de notions harmoniques, de méthodes de travail instrumental, que tu digéreras seul, par toi-même, au gré de tes aventures musicales, rencontre, nouvelles orientations, alors que le conservatoire t’emmènera dans une direction précise dont il faudra que tu trouves les clés pour t’en émanciper. C’est en fonction de ton caractère, de ta nature. Mais pour ton a priori sur le formatage, regarde la liste d’anciens élèves de Berklee, qui sort des Stuart Hamm comme des Victor Bailey ou des Esperanza Spalding. Ce sont des écoles, pas des religions. Enfin, le conservatoire, peut-être un peu quand même…
Bref, juge sur pièce en rencontrant profs et élèves.
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