L'oreille
Disséquons et dissertons sur l’oreille, organe fascinant et complexe.
Deux oreilles
Première révélation : nous avons deux oreilles, placées des deux côtés de la tête. Elles sont écartées d’environ 15-20 cm. Comme le son se propage à la vitesse de 340 m/s, on en déduit qu’il y aura un décalage temporel entre la perception par l’oreille droite et par l’oreille gauche. D’autre part, le son ne traverse pas la tête, mais la contourne, ce qui augmente la distance que doit parcourir le son entre les deux oreilles.
Ce décalage temporel est interprété par le cerveau pour localiser l’origine d’un son sur le plan horizontal. Ainsi, la panoramique qu’on a l’habitude de la pratiquer avec nos appareils, en jouant sur la différence de volume entre les deux enceintes permet un positionnement imparfait puisqu’on a toujours deux sources sonores au lieu d’une seule, qui faussent le décalage temporel (chaque enceinte crée son propre décalage). Mais reconnaissons-le, c’est tout de même très convaincant.
Pavillon
Le pavillon de l’oreille est la partie visible de l’oreille. Vous avez certainement remarqué sa forme étrange. Eh bien celle-ci a une fonction. En effet, il modifie légèrement le son suivant son angle d’incidence, avant de parvenir au tympan, permettant au cerveau de distinguer plus précisément l’origine de la source sonore. C’est grâce au pavillon que nous arrivons (assez mal) à distinguer l’origine d’un son sur le plan vertical. D’autre part, il semblerait que les épaules réfléchissant le son aident aussi à distinguer son origine verticale.
Vue de l'oreille en coupe
L'interprétation du son par le cerveau afin de lui donner une signification, comme sa localisation, est appelée...
Psychoacoustique
Il faut savoir que le cerveau n’interprète pas le son de manière "objective". Il existe deux phénomènes importants à considérer : l’effet de masquage et l’isosonie.
L’effet de masquage se produit lorsqu’un son a un volume plus important qu’un autre. Plutôt que d’entendre parfaitement les deux sons à des volumes différents, on entend bien le plus fort, mais le plus faible devient difficile à distinguer, car il est "masqué" par l’autre. Exemple classique : même si quelqu’un vous parle en discothèque, vous n’arrivez pas à l’entendre à cause du bruit ambiant. Pourtant, le son est là et vous devriez donc l’entendre, mais la différence de volume fait que vous n’arrivez pas à concentrer votre écoute sur le son faible.
L’isosonie concerne la courbe de réponse de l’oreille. En effet, nous ne percevons par de la même manière les graves, les médiums et les aigus même s’ils sont à des volumes identiques.
Ce phénomène trouve ses origines à notre petite enfance. il s’agit en fait d’une certaine "culture de l’oreille" : le maximum de sensibilité se centre autour du kHz, ce qui correspond à la voix de la mère perçue alors que le bébé est dans le ventre de sa mère, puis de sa propre voix.
D’autre part, cette perception varie en fonction de l’âge de l’auditeur, dont la sensibilité aux fréquences aiguës décroît avec l’âge comme le montre le tableau ci-dessous :